Historique de la S.E.P. Jeanne d’Arc
A l’origine, la Société Jeanne d’Arc était en quelque sorte le patronage de la paroisse catholique de Rouillé, et son principal animateur était l’abbé Hilaire Baudouin (curé à Rouillé de 1905 à 1913).
Dans la monographie « Rouillé, son Origine, son Histoire », le père Hilaire Baudouin écrit à propos de la Société Jeanne d’Arc «le groupe fut fondé en 1906, et est toujours demeuré plein de vigueur. Tous les ans, les jeunes gens donnent une soirée théâtrale et l’été ils ont une Société de Tir. En 1911, un grand concours de tir est organisé, et une vingtaine de sociétés sont venues se disputer les prix ».
L’origine de cette association se situe donc en 1906 : c’est de cette année là que date le rideau de scène actuellement installé dans le nouvel espace culturel Gilbert Tanneau. C’est une toile peinte à l’huile qui s’enroulait sur un tambour, composition artistique de Jean Marie BLOURDE, peintre décorateur à Saint Sauvant. Elle représente une statue équestre de Jeanne d’Arc sur un socle monumental avec, en arrière plan, l’église de Rouillé avec son toit de lauses et d’ardoises
L’activité de tir à la carabine est florissante avant la guerre 1914-1918 comme en témoignent les trophées rapportés de Lusignan et Vivonne en 1909, de Curzay en 1910, de Marçay, Benassay et Lusignan en 1912. Elle a perduré après la première guerre : elle disposait de deux carabines « Martinis » qui finirent par être hors d’usage du fait de l’utilisation de la poudre noire et du mauvais entretien. Pour l’inauguration du Monument aux Morts de Rouillé, le 27 novembre 1921, la Société de tir Jeanne d’Arc était invitée, avec sont président de l’époque, le Père Théodemir Pelletier.
C’est sous l’impulsion de l’abbé Louis Devergne qu’une existence officielle est donnée à la Société Jeanne d’Arc dans le cadre de la loi du 1er Juillet 1901 : le 21 octobre 1929, les statuts sont déclarés à la Préfecture de la Vienne, et sont publiés au Journal officiel le 23 octobre 1929. Le premier bureau est constitué de Louis Devergne – Président (curé de Rouillé), Georges Beauchamp – Vice Président, Albert Pairon – Trésorier, Anselme Papineau – Trésorier (son petit fils est toujours membre de l’association et continue de jouer de la trompette avec la Roliacus Banda), et Louis Barrault, Raymond Billon et Pierre Branger – membres du bureau.
C’est également en 1929 que la Salle Jeanne D’arc, située rue Mélusine à côté de l’ancien magasin SPAR est aménagée. Elle est inaugurée le 11 Août 1929, et à cette occasion, une cavalcade et un spectacle sont organisés : la musique de Sanxay participe à cette manifestation festive.
La seconde guerre mondiale perturbe l’organisation des activités de la Société Jeanne d’Arc, mais il importe néanmoins de noter que le Comité d’entraide aux Prisonniers et Déportés organise le 22 avril 1945 à la salle Jeanne d’Arc, une séance théâtrale au profit des prisonniers et déportés de la commune.
Dans les années qui suivent la fin de la guerre, à partir de 1946-1947 naît une fanfare de tambours et de clairons, sous la direction d’Abel Bercier (oncle de l’actuelle vice présidente et de plusieurs musiciens) sous le nom de clique de Rouillé. Roger Marché et Guy Bercier se relaient quelques temps à la tête du groupe avant qu’il ne sommeille.
En septembre 1960, cette fanfare de clairons et tambours reprend ses activités sous la houlette de Guy Bercier : le 11 novembre 1960, ils assureront les sonneries au monument au mort pour la cérémonie officielle. Depuis lors, sans interruption, la Société Jeanne d’Arc a animé l’ensemble des cérémonies commémoratives à Rouillé. Début 1961, l’effectif atteint une trentaine de musiciens . C’est Gilbert Tanneau (dont les enfants, petits enfants sont aujourd’hui encore membres de l’association, et dont le plus jeune fils est Président) qui assure la Direction de la Musique et les répétitions, et Henri Manceau (dont les arrières petits enfants Pierre et Elise Vignault sont aujourd’hui encore membres de l’association), ancien tambour dans l’armée pendant la première guerre qui donnera aux musiciens les premières notions de musique.
L’assemblée générale du 14 janvier 1961 redonne vie à l’association : Anselme Papineau devient Président, Michel Bercier vice-Président, Gilbert Tanneau secrétaire , Guy Bercier, Raymond Tanneau, Maurice Clochard, et Gilbert David, membres.
Le 12 mars 1961 est organisé le premier spectacle annuel de la Société Jeanne d’Arc : le spectacle 2011 sera donc la cinquantième édition de cette désormais traditionnelle manifestation théâtrale annuelle. Dès l’été 1961, la clique participe aux concours et festivals de musique organisés par la FSCF (Fédération Sportive et Culturelle de France) à laquelle la Société Jeanne d’Arc a adhéré.
Lors de la réunion du bureau du 22 novembre 1965, Michel Bercier est élu Président (c’est le lendemain de la naissance de notre actuelle secrétaire, Christine Tanneau-Béchon, et son papa Jean, déjà très dévoué à la SEP Jeanne d’Arc, était présent à la réunion de bureau). Il le restera jusqu’en 1999, et sera remplacé par l’actuel Président, Vincent Tanneau.
En 1974, naît un groupe de majorettes, de l’idée d’Annie Gilly : ce groupe prend forme sous sa direction, et rejoint la Société Jeanne d’Arc puisque cette activité est complémentaire de la fanfare dans les défilés et cortèges.
Les majorettes ont été successivement encadrées par Martine Renoux et Simone Bonneau. Dans les années 1980, sous l’impulsion de Franciane Billaud-Ripoll, elles sont devenues un groupe de twirlers et ont été encadrées par Franciane Billaud-Ripoll, Josette Dabin, Frédérique Ripoll, Corine Bercier-Gadeau, Christine Tanneau-Béchon, Christine Bouhet, Géraldine Culos, Sonia Eprinchard, Aurore Dupont-Bauverie, Dominique Bourron-Rivault, Valérie Thubert…..
Aujourd’hui encore, même si l’activité Twirling a été quelque peu mise en sommeil au profit de la danse et de l’expression corporelle, c’est un groupe de plus de 70 enfants agés de 3 à 18 ans qui se retrouve plusieurs fois par semaine et enchante les spectateurs au moins deux fois par an dans des spectacles alliant grace, énergie, lumière et musique.
La musique elle-aussi a évolué : de clique, elle est devenue batterie-fanfare, puis harmonie, pour se métamorphoser en 2000 en banda – Devenue aujourd’hui Roliacus Banda (du nom original de Rouillé, Roliacus Villa), la musique est toujours l’une des activités importantes de cette association. Le groupe se compose d’une trentaine de musiciens (dont un certain nombre sont fils, petits fils, neveux des fondateurs et dirigeants précédents) qui animent sur le canton, mais aussi dans toute la région, cavalcades, fêtes de village, marchés de Noël, cérémonies commémoratives, spectacles annuels…au son d’airs traditionnels du Sud Ouest comme Ajolabaïko, Los de la Unica, Batasuna, Vino Griego… C’est une musique festive qui enchante petits et grands, jeunes et moins jeunes, et qui donne l’envie à chacun de s’asseoir à terre pour se balancer au rythme du bien célèbre « Paquito ».
Le théâtre, activité initiale de l’association est toujours pratiqué au sein de l’association, et c’est une équipe d’une vingtaine d’acteurs, de 9 à 55 ans qui font rire, voire même pleurer de rire, un public chaque année plus nombreux.
Ce sont donc aujourd’hui encore, en 2010, c’est à dire près de 105 ans après la création de l’association, plus de 110 adhérents qui animent cette association au sein de laquelle la majeure partie des rullicois (ou de leur famille) ont à un moment donné de leur vie pris part aux activités de la Société Jeanne d’Arc. Un recensement non exhaustif opéré en 2006 à l’occasion du centenaire de l’association dénombrait plus de 1 000 licenciés de cette association au fil des ans.
2006 fut aussi l’année de grands tracas pour l’association : suite au départ pour une retraite bien méritée de l’abbé Gaston Bertin, curé de Rouillé depuis 1955, les nouvelles équipes indiquaient qu’ils entendaient reprendre la salle Jeanne d’Arc, propriété certes de l’évêché mais construite pour l’association, mise à sa disposition depuis 1929 et entretenue par elle depuis cette date (petits et gros oeuvre). L’association n’avait donc que quelques mois pour retrouver une solution de replis lui permettant de pouvoir poursuivre l’exercice de ses activités.
Informés de cette situation par le bureau de l’association, et principalement son Président, Vincent Tanneau, le Maire de Rouillé, Rémi Gault et son conseil municipal proposaient de finaliser le projet de réalisation d’une salle associative et de la dédier principalement aux activités de la Société Jeanne d’Arc. Depuis 2009, c’est donc sereine que l’association peut exercer l’ensemble de ses activités dans des locaux spacieux, clairs et chauffés (ce qui, pour tout ceux qui ont connu l’ancienne salle Jeanne d’Arc, son gros poêle ou ses chauffages d’appoint au gaz, constitue une avancée formidable).
Cette nouvelle salle est désormais baptisée « Espace Culturel Gilbert Tanneau » – Donner le nom de Gilbert à cette salle est une reconnaissance légitime pour celui qui, pendant plus de 40 ans a consacré des jours et des jours à la SEP Jeanne d’Arc, y exerçant les fonctions de secrétaire et nous léguant des compte-rendus et documents parfaitement tenus et riches d’enseignements sur la vie de l’association, mais surtout enseignant la musique, et la passion de la musique à des dizaines et des dizaines de jeunes, plus ou moins musiciens d’ailleurs. Une reconnaissance également pour celui qui était le père de notre actuel Président, et qui lui a transmis le goût du partage, de l’échange associatif, de la musique, qui font qu’aujourd’hui encore, 105 ans après la création de l’association, celle-ci est toujours aussi dynamique.